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Des écrans LED pour raconter la ville autrement

Un écran géant pour raconter l’histoire d’un quartier en pleine évolution : découvrez comment le mur LED du Plateau 3 a transformé le tournage du dernier film de l’agence Mstream réalisé pour la Samoa. Simon Girard et Arthur Mian partagent avec nous les coulisses de cette production créative et les avantages concrets de cette technologie.

Tournage Mstream x Samoa sur le plateau 3

Je crois beaucoup au potentiel de la LED pour explorer de nouveaux concepts visuels.

Simon GirardDirecteur Conseil & Conception

Quel était le souhait de la Samoa à travers ce film ?

Simon : Allez, je me lance et je laisserai Arthur répondre à d’autres questions sur la réalisation du film. Pour la Samoa, qui est un aménageur d’espace, c’était une étape clé de présenter leur vision pour le futur quartier République, un des derniers quartiers historiques à se transformer sur l’île de Nantes. L’idée, c’était vraiment de montrer comment on pouvait faire évoluer un quartier avec une âme vers quelque chose de nouveau et de moderne, en accord avec l’esprit de l’île.

Comment avez-vous imaginé la narration visuelle pour raconter l’histoire de ce quartier en pleine construction ?

Simon : La narration visuelle, c’est vraiment un dialogue avec Arthur. A titre personnel ce qui m’a marqué en visitant le quartier, c’était le contraste des matériaux. J’avais envie de traduire ça à l’image avec un côté très graphique. J’en ai parlé à Arthur et il a super bien réussi à donner vie à cette idée dans le film.

Arthur : On voulait que la narration soit liée aux usages du quartier, avec les habitants, les commerçants, la proximité avec le centre-ville, le fait de ne pas avoir de parkings souterrains pour garder de l’espace afin de planter des arbres, etc… C’était important de réussir à expliquer tout cela dans le film. Simon voulait également retrouver des images assez serrées, jouer sur les reflets, les matières, les lignes de fuite, la hauteur… beaucoup d’éléments sur lesquels il y avait des choses à raconter. On avait un beau ciel bleu en plus, donc c’était très cool.

"C'était compliqué sur place avec les travaux et le bruit, l'idée du studio est venue naturellement"

À quel moment vous vous êtes dit : « Il faut tourner ces interviews en studio » ? Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Simon : Sur le terrain, c’était un peu compliqué avec les travaux et le bruit, sans compter le temps hivernal qui n’aidait pas. Pour être sûrs d’avoir de bons témoignages, on a préféré venir en studio, ici sur le plateau 3. On a filmé des ambiances du quartier que l’on a projetées en images de fond derrière nos interlocuteurs pendant les interviews.

Arthur : Il y a aussi le timing qui a joué, on avait uniquement une journée pour tout faire. On s’est dit : « Tournons ces images in situ dans la demi-journée en prenant notre temps, à deux, sur trépieds, et on fera les interviews en plateau dans un second temps sur une autre demi-journée.

C’est une vraie solution technique qui fait gagner du temps en pré-prod et pendant le tournage. Les dalles projettent une image très éclairée qui permet d’avoir un léger contre qui fonctionne bien.

Le film mélange donc des interviews tournées en studio et des images du quartier. Comment avez-vous fait pour que le tout soit visuellement cohérent ?

Arthur : L’idée, comme le disait Simon, c’était d’avoir différents fonds tournés sur place en amont, des fonds d’intérieurs et des fonds d’extérieurs pour simuler une interview dehors. Pour les fonds qui simulaient des arrière-plans d’intérieurs, c’était assez simple à éclairer car on maîtrise mieux la lumière. En revanche, les fonds d’extérieurs ont demandé un peu plus de travail pour nous rapprocher au maximum de la lumière naturelle et des reflets que l’on peut retrouver en extérieur. Pour rester cohérent, on a aussi joué sur le côté statique, avec beaucoup d’images d’illustrations fixes tournées sur trépieds, chose que l’on a gardée pour la partie interview.

Le plateau 3 est équipé de 24m2 de dalles LED, comment les avez-vous intégrées au concept visuel ?

Arthur : C’est une vraie solution technique qui fonctionne bien et fait gagner du temps en pré-production. La deuxième chose, c’est que le mur LED est suffisamment grand pour y faire des plans d’interview assez larges. Les dalles projettent une image très éclairée qui permet d’avoir un léger contre qui fonctionne bien également. Il y avait aussi l’idée d’être plus novateur et proposer des solutions qui puissent pallier à différents aléas : la météo ou des soucis de prise de son comme évoqué juste avant, mais aussi des problématiques liées aux lieux, qui ne sont pas toujours accessibles ou praticables.

Quels sont les défis techniques que vous avez rencontrés ?

Arthur : Le défi, c’est le réglage des paramètres : le sujet, les entrées de lumière, la distance avec le fond, avec la caméra, quelle focale prendre pour avoir un beau flou sans que l’on ressente la dalle LED derrière, etc… Il y a aussi la gestion de l’échelle de la position de la personne par rapport au cadre, qui est un défi technique en soi, pour ne pas être trop haut, trop bas, trop sur le côté et faire croire que l’on est vraiment in situ.

"On tend à revenir sur plus d'organique et à être plus souple dans la prise d'images"

Mstream x Samoa

Comment voyez-vous l’avenir des technologies comme les dalles LED dans l’audiovisuel ? 

Simon : Je crois beaucoup au potentiel de la LED. C’est un outil qui peut vraiment nous aider à sortir de situations complexes et à explorer de nouvelles formes visuelles. Il faut le voir comme une ressource supplémentaire, une nouvelle corde à notre arc pour proposer des choses originales à nos clients.

Quelles sont les tendances actuelles dans les films institutionnels qui vous inspirent ? Des réalisateurs, des esthétiques, des façons de raconter ?

Arthur : Elles sont variées selon les concepts, mais je dirais qu’on tend à revenir sur des images plus organiques, à revenir aux codes du documentaire par exemple, être plus proche du sujet, plus souple dans la prise d’images et travailler la façon de filmer en adéquation avec le concept vendu.

Simon : On est plutôt alignés là-dessus avec Arthur. Moi aussi, ce qui me parle, c’est une approche plus brute, plus sincère, plus authentique. J’avoue être un peu lassé des réalisations trop lisses et formatées. Beaucoup de projets institutionnels se sont faits au Ronin sans trop réfléchir à ce qu’on allait faire, au détriment de la narration, qui doit aussi passer par la façon de filmer et pas uniquement par le fond des propos.

Si vous deviez résumer votre expérience sur le Plateau 3 en deux mots, quels seraient-ils ?

Arthur : Je dirais utile et pratique.

Simon : Deux mots ? Super expérience.